dimanche 23 septembre 2007

24 heures pour devenir mère


Après la naissance d'Arthur, j'ai passé 24 heures entre deux mondes. Des tubes me sortaient des bras et de la vessie, on me bourrait de médicaments à prendre à tout bout de champ, bref, je n'avais pas toute ma tête. J'ai donc une idée assez floue de mes premiers contacts avec fiston. Je me rappelle qu'on me l'apportait sous une espèce de cloche de plexiglass et que j'étais insensible à sa présence. Plutôt que de rechercher son sourire, je me stressais avec le bureau: allaient-ils recevoir mon ordinateur portable à temps, est-ce que les ressources humaines allaient me donner mon relevé d'emploi à temps... même si la date de retrait avait été devancée. C'était comme si il n'était pas vraiment là. C'est d'ailleurs grâce à une infirmière un peu pimbêche que j'ai retrouvé mon instinct maternel. Alors qu'elle m'apportait fiston dans sa cloche, elle m'a abruptement ramené à mes fonctions essentielles: sans grande subtilité, elle m'a sommé de m'occuper de fiston, qui perdait du poids et souffrait de déshydratation. J'ai alors senti une vague de sympathie pour Arthur, et une grande onde de panique m'a traversée. Il fallait sauver ce petit être qui ne faisait déjà plus son poids de naissance... J'ignorais alors que tout cela était normal pour un prématuré, mais la pression était maintenant dans mon camp. Dès lors, je me suis mise à réclamer fiston de façon très insistante, je ne supportais plus qu'on le laisse à la pouponnière avec cette infirmière un peu trop sèche à mon goût.

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